« Aujourd’hui l’opulente rue commence par un charcutier et finit par un marchand de vin ; elle est toute jalonnée d’épiciers. Un apothicaire manipule la rhubarbe et le quinquina au rez-de-chaussée de l’hôtel Guimard ; un marchand de nouveautés outrage de son enseigne la façade de l’hôtel Fesch. Où il y avait de grands seigneurs on rencontre, au niveau du sol, des boutiquiers ; au premier étage, des banquiers : l’alpha et l’oméga de notre moderne société. […] Ce n’est pas que la rue de la Chaussée-d’Antin n’ait encore des prétentions à l’aristocratie : elle se donne des tons de grande dame mais sa voisine, la rue du Faubourg-Saint-Honoré, la regarde d’un air dédaigneux par-dessus la Madeleine. »
Amédée Achard, « La rue de la Chaussée-d’Antin », dans Louis Lurine (direction), Les rues de Paris. Paris ancien et moderne : origines, histoire, monuments, costumes, mœurs, chroniques et traditions, tome 1, Paris, Kugelmann, 1844
Mobilier dernier cri, tenues élégantes, caractérisent selon Monnier les salons de la Chaussée d’Antin, où se trouvent la grande bourgeoisie et la finance. La richesse est sensible même si elle est parfois récente.
Dans ce salon vaste et brillant, une société élégante entoure les quadrilles, tandis que deux dames tiennent le piano.