Victor Hugo

« Une odeur insupportable s’exhalait du lit. Je soulevai la couverture et je pris la main de Balzac. Elle était couverte de sueur. Je la pressai. Il ne répondit pas à la pression. » 

Victor Hugo, Choses vues, publication posthume, 1887

Ce passage bouleversant écrit par Hugo lors de sa dernière visite chez Balzac illustre l’amitié entre les deux génies de la littérature. À la mort de l’auteur de La Comédie humaineen 1850, Hugo livra un vibrant hommage au cimetière du Père Lachaise pour témoigner de son admiration. 

Balzac apprécie peu les romans de Victor Hugo mais goûte volontiers son travail de poète ou d’homme de théâtre. Leurs relations ont parfois été tumultueuses, Balzac a par exemple écrit une virulente critique sur Hernanioù il dénonce une « rare accumulation d’invraisemblances. » 

Mais les deux hommes se portent un profond respect : Hugo est l’un des rares écrivains à avoir une correspondance suivie avec Balzac ; Balzac dédicace à Hugo son chef-d’œuvreIllusions perdues ; Hugo est l’un des seuls à avoir apporté sa voix à Balzac lors de ses tentatives infructueuses pour être reçu à l’académie française. 

Pierre-Jean David d’Angers (1788-1856). « Victor Hugo ». Plâtre. 1837. (Paris, Maison de Victor Hugo, inv.MVHP.S.1455)
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