En 1836, Émile de Girardin lance un quotidien intitulé La Presse. Pour attirer les lecteurs, il innove en mêlant aux articles politiques des chroniques littéraires et des romans. Balzac y publieraLa Vieille Fille, le premier roman-feuilleton de la littérature, un récit publié en épisodes et qui doit susciter l’intérêt par ses nombreux rebondissements.
Les romans feuilletons de Balzac ne rencontrent pas le succès escompté : il est vrai qu’il n’adapte pas son écriture à ce mode de publication et néglige par exemple de jouer sur l’effet de suspense, à tel point que Girardin suspendra la publication de son roman Les Paysanspour le remplacer par La Reine Margotd’Alexandre Dumas.
Le roman-feuilleton prend rapidement une importance considérable, et des auteurs comme Eugène Sue vont bâtir leur réputation sur cette nouvelle forme d’écriture. Les Mystères de Paris, long roman explorant les bas-fonds parisiens,publié entre juin 1842 et octobre 1843 dans Le Journal des débats, connaît un immense retentissement. Théophile Gautier prétend que « tout le monde a dévoré Les Mystères de Paris, même les gens qui ne savent pas lire : ceux-là se les font réciter par quelque portier érudit et de bonne volonté. »