« Calyste ignorait nécessairement la littérature moderne, la marche et les progrès actuels des sciences. Son instruction avait été bornée à la géographie et à l’histoire circonspectes des pensionnats de demoiselles, au latin et au grec des séminaires, à la littérature des langues mortes et à un choix restreint d’auteurs français. »
Honoré de Balzac, Béatrix, 1839.
Pensionnat, pension, institution, autant de structures à qui, en ce début de 19èmesiècle, les parents de la petite bourgeoisie de Paris et de province confient leurs enfants. Entre la disparition des collèges de l’Ancien Régime et la constitution d’établissement dit libres, ce sont eux qui prennent le relais de l’enseignement secondaire.
Il s’agissait alors de loger les garçons dans des sortes d’internats réglementés où régnait une discipline oscillant d’un régime presque militaire à une ambiance familiale. Les cours et enseignements, dont les programmes n’étaient pas harmonisés, pouvaient avoir lieu à l’extérieur du pensionnat qui n’offrait alors que le gîte et le couvert aux enfants. Balzac en garda un souvenir d’autant plus mitigé qu’il passera ses jeunes années balloté d’une institution à l’autre, ne revenant que très rarement au foyer familial.
Pour les filles, ces institutions suppléaient les couvents fermés à la Révolution. On y délivrait aux futures épouses une éducation de convenances et une instruction fort succincte.
« Ces droguistes ont des idées bien saugrenues : pour donner à sa fille une bonne éducation, il l’avait mise dans un pensionnat ! »
Honoré de Balzac, La Maison Nucingen, 1838.