La censure

L’histoire de la liberté de la presse dans la première moitié du XIXème fait l’écho des différents régimes.

En 1789, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen proclame la liberté de la presse comme un droit naturel et imprescriptible, aussitôt bafoué par la Convention, le Directoire puis l’Empire. La Restauration se montre moins sévère mais le 25 juillet 1830, Charles X décide de rétablir la censure : quelques jours plus  tard, le soulèvement dit des « Trois Glorieuses » (27, 28 et 29 juillet 1830) le contraint à abdiquer. Plus libéral, son successeur Louis-Philippe accorde d’abord une totale liberté aux journalistes, ce qui favorise une floraison de périodiques. Des journaux illustrés et satiriques comme La Caricature ou Le Charivari rencontrent un immense succès, et la caricature politique connaît un véritable épanouissement.

« Ne pas être pris à rebrousse-poil ». Caricature d’Honoré Daumier sur la liberté de la presse. Mars 1834. A gauche, Louis-Philippe brandit son parapluie malgré les supplications de Persil et Guizot. A droite, Charles X à terre. (Roger Viollet, inv. RV-432422)
Numéro d’image : 4358-12

Mais en 1835, l’anarchiste Fieschi commet un attentat particulièrement meurtrier contre le roi qui avait déjà fait l’objet de tentatives de meurtre. Des lois répressives viennent alors museler la presse. De nombreux journaux disparaissent ou sont obligés de se reconvertir, et les dessinateurs se tournent vers la caricature de mœurs.

La presse ne retrouvera sa liberté qu’en 1881, assortie de différents articles restrictifs.  

Jean Ignace Isidore Gérard Grandville (1803-1847). Caricature de presse. « Descente dans les ateliers de la liberté de la presse ». Planche parue dans « La Caricature » du 5 décembre 1833. Lithographie. Paris, Maison de Balzac.

Si la censure est officiellement abolie dans les premières années du règne de Louis-Philippe, l’État s’efforce rapidement de combattre, à coup de procès et d’amendes, les journaux d’opposition. Ceux-ci transforment ces brimades en arguments publicitaires auprès de leurs lecteurs : tel est le rôle de cette saisissante gravure de Grandville.

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