Le bal public

On distingue bal public, le plus ancien et bal privé ou de salon, le bal de charité et de société. 

A Paris, sous la Régence, le bal de l’Opéra préfigure les bals publics qui feront florès sous le Directoire, en dominant la vie parisienne, pendant près de cinquante ans, une véritable « dansomania ». Deux saisons les rythment, conditionnant leur emplacement géographique, au centre de Paris, en hiver et dans les faubourgs en été. Balzac, avec Un début dans la vie, fait avouer par Georges Marest : « aimer cent fois mieux les grisettes de la Chaumière, à Montparnasse » que les femmes du Grand Turc. Au bal Valentino de la rue St Honoré, ouvert en 1838 en tant que salle de concert, alternent concerts classiques et quadrilles, galops et danses échevelées. Valentin le désossé avant son succès au Moulin Rouge, a été maître de Ballet au Valentino, chez Mabille et à l’Elysée Montmartre. 

Le bal Mabille, avenue Montaigne, presque champêtre à ses débuts, est transformé en 1844, en jardins enchantés. Des lions, des lionnes, des grisettes et des lorettes s’y montrent. On y danse la polka. Céleste Mogador y introduit en 1845, le cancan excentrique. Concurrent de Mabille, à la Chaumière, située à Montparnasse, on y danse, pour la première fois, en 1845, la polka, puis le chahut, sorte de quadrille, enfin la Robert Macaire, variante osée du cancan, inventé là. Supplantés par les cafés concerts puis par les music-halls, la plupart des bals disparaissent. Un seul survit après le tournant du siècle, la Closerie des Lilas qui devient le bal Bullier.

Charles Vernier (1831-1887). « Physionomies des bals publics – Le Ranelagh ». Gravure. Paris, musée Carnavalet.
Gustave Doré (1832-1883). Bal de mi-carême à l’Opéra. Gravure sur bois. Paris, musée Carnavalet.

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